Le projet OBLITERATION une recherche articulée autour de l’ambivalence qu’entretient l’homme avec le reste du vivant, avec l’ensemble de l’écosystème.

Elle s'articule autour de divers positionnements moraux ou émotionnels :

- la tentation romantique (émerveillement, fascination, appel du Sauvage) : Cycle des Célébrations
- les comportements contradictoires (consommer pour assouvir notre désir du Sauvage) : Cycle de l’Ambivalence
- les pratiques mortifères et l’effet boomerang : Cycle des Colères  

Eléments de scénographie

Les 3 cycles se déploient dans l'ensemble de l'installation autour d'une structure centrale (la tente).

L’extérieur de la tente reprend principalement le Cycle des Colères : terre aride, jonchée de visages/clones en béton, sont-ils enterrés, ou noyés ? Volumes noirs “armes de destruction massive” (moulages de contenant plastiques) rappelant bombes et obus. Tee-shirts imprimés reprenant la Génèse, Descartes, des commentaires Facebook, etc. Dépouilles organiques (coquillages, coraux, plantes asséchées, nid, écailles) sont présentées sur des socles noirs.

L’intérieur de la tente déroule plutôt le Cycle de l’Ambivalence. On y découvre l’univers d’une jeune femme. L’appartement présente à foison des graphismes de plantes exotiques, des objets de style tropical, des vêtements, des objets aux motifs idoines, des animaux sauvages en matière synthétique,… toute une pop culture de jungle en plastique. Cet intérieur symbolise « l’appel du sauvage » de l’occupante, cet élan romantique vers les origines, ce besoin de renouer avec la nature, et les comportement contradictoires, ambivalents qui lui permettent de s’entourer de l’illusion du sauvage : achat de multiples made in China, matières plastiques représentant la nature, gélules contenant des plantes synthétiques, flanquées d'un verre et d'une bouteille qui ne peuvent recevoir de liquide. Un univers stérile.

Derrière la tente, une sorte d’autel, lieu du Cycle des Célébrations. L’autel des Célébrations est un recoin spécial réservé à l’émerveillement. Un moniteur vidéo diffuse la vidéo Monuments, une collection de moments, d’instants simples vécus au contact de la nature et du monde des petits êtres, des insectes, des oiseaux, du vent, des arbres, … Au sol, un serpent d’argile coloré (symbole à la fois de vie et de mort), des serpenteaux, ainsi que des lombrics de terre, indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème et à la vie.

L’idée est que les visiteurs se trouvent face et à l’intérieur d’une ambiguité : Sont-ils des visiteurs du futur visitant un appartement représentatif des années 2020 ? Le « monde extérieur » et le studio représentent-t-ils un futur proche et dystopique ? Pourtant tous les objets et les représentations sont celles de notre présent… Le fait qu’un lieu particulier soit réservé aux célébrations, à l’émerveillement, signifie-t-il que ces choses ne sont plus ? Est-ce un mémorial ou est-ce une sorte de « chill out room » pour le temps présent ?